Hypnose & Médias Janvier 2016



Tabac, phobie, douleur... elle soigne par l'hypnose

À la Maison de Santé de Cavan, l'équipe de professionnels (médecins, infirmiers...) s'étoffe avec l'arrivée d'une praticienne en hypnose. Une discipline qu'elle pratique déjà à l'hôpital. C'est une petite salle habillée d'une tenture, agrémentée d'un bonzaï... et dotée d'une cafetière.

À la Maison de santé de Cavan qu'elle a investie depuis lundi, Marie-Françoise Galey-Jamier, 36 ans, cultive un certain art de vivre dans son bureau de praticienne en hypnose. Mais une chose s'avère bien plus importante que cette déco du bien-être : la parole. « Tout passe par elle. C'est par le biais des modulations de la voix que l'on place la personne dans un état de conscience intermédiaire au sein duquel elle va travaillerEn fait, l'hypnose est une méthode par laquelle la personne va puiser dans ses propres ressources. Pour soulager des douleurs (aiguës ou chroniques), se sevrer du tabac, gérer une phobie (comme l'avion)... Ses champs d'applications sont multiples », décrit la jeune femme. Avec son arrivée, la structure médicale de Cavan déjà forte de trois médecins, deux sages-femmes, une dentiste, une diététicienne, des infirmiers, s'enrichit d'une nouvelle compétence inattendue dans cette commune de 1 400 habitants. Les initiés y verront un vrai « plus » pour la Maison de Santé, dont le rayonnement ne cesse de s'intensifier depuis son ouverture en 2012, au gré des installations de professionnels.

Répandue dans les hôpitaux
Pour autant, Marie-Françoise n'a pas l'impression d'exercer une activité d'avant-garde : « Au regard des résultats obtenus par l'hypnose, sa pratique s'est largement répandue parmi les professionnels de santé, ces dernières années. »

La jeune femme en sait quelque chose : l'hôpital de Lannion, où elle exerce comme infirmière (son activité principale), est loin d'être à la traîne dans ce domaine. « On compte une dizaine de médecins et infirmiers qui sont formés à l'hypnose, et la pratiquent très régulièrement, que ce soit aux Urgences, au bloc opératoire, aux Soins intensifs... », témoigne Marie-Françoise. C'est dans ce dernier service que la Trégorroise travaille, et pratique l'hypnose à laquelle elle a été formée en 2011.

Marie-Françoise est alors infirmière depuis 11 ans, quand elle décide de suivre les cours de formation de l'institut Émergences à Rennes, auprès du Dr Claude Virot, psychiatre et président de la Société internationale d'hypnose. « Il ne forme que des professionnels de santé. »

« Je ne suis pas hypnotiseur »
Alors ne vous avisez pas de présenter Marie-Françoise comme « hypnotiseuse » : « Ça, c'est bon pour l'hypnose spectacle et la pratique sauvage de ce qui demeure un outil thérapeutique, et ne devrait pas être laissé entre toutes les mains », assène au passage la jeune femme.
« L'hypnose, j'y suis venue au moment où je cherchais à faire évoluer ma pratique du métier, que j'avais envie de réhumaniser, relate Marie-Françoise. Il s'avère un outil extraordinaire qui place le patient comme acteur de sa thérapie. » Et la Trégorroise de citer l'accompagnement dont peuvent faire l'objet les personnes suivant une chimiothérapie. « En aucun cas, l'hypnose ne remplacera un traitement, en revanche, elle peut contribuer à baisser les doses de médicaments, et donc atténuer considérablement les effets secondaires. »

La jeune femme tient néanmoins à préciser qu'« à la Maison de santé de Cavan, je n'ai pas ma casquette d'infirmière. Je suis uniquement praticienne en hypnose, une activité exercée à titre accessoire ». Plusieurs heures par mois, elle propose à qui le souhaite de prendre place dans le fauteuil à ses côtés, même si on ne s'y assied pas comme on s'allongerait sur le divan d'un psy. La démarche est tout autre.

Que se rappelle-t-on lui avoir dit, au juste, au « réveil » ? « Ça dépend, mais globalement, c'est une expérience dont on se souvient, et dont on garde une sensation très sécurisante. En résumé, l'inconscient parle et la conscience l'entend. »

La voix de Marie-Françoise ne fait qu'actionner des leviers... que l'on porte en nous...

Hypnose & Médias Janvier 2016

La récupération du patient est plus rapide - Le Telegramme

Éric Millet, médecin anesthésiste au centre hospitalier du Scorff, pratique l'hypnose sur certains patients. « Un moyen parmi d'autres pour l'anesthésiste », affirme-t-il.   

Les effets de l'hypnose au bloc opératoire ont-ils convaincu les praticiens ?  

Éric Millet : L'académie de médecine a validé les interventions sous hypnose depuis plus de trois ans. Cette reconnaissance scientifique rassure les professionnels et les patients. Et les hôpitaux s'ouvrent de plus en plus à cette technique. C'est un outil parmi d'autres pour l'anesthésiste. 

 

Quels moyens utilisez-vous pour plonger les patients dans un état second ?  

Nous ne sommes pas des magiciens ! C'est un moyen plus qu'un résultat. La transe hypnotique est un phénomène normal, on ne plonge pas la personne dans le sommeil. Nous l'avons tous déjà vécu, par exemple au volant d'une voiture lors d'un long trajet, nous conduisons de façon automatique alors que l'esprit est ailleurs. Il s'agit d'une hyperactivité du cerveau, déconnecté de la réalité ; c'est une dissociation de l'esprit et du corps. On va chercher dans l'inconscient du patient des capacités cachées, voire insoupçonnées. Mais le degré d'abstraction est différent en fonction de la douleur. 

 

Quel est l'intérêt de ce type d'intervention ?  

On utilise moins, voire aucun produit d'anesthésie. La récupération est plus rapide, le retour à la maison aussi. Le patient n'est pas passif, il est plus motivé. En anesthésie, le patient se réveille comme il s'est endormi, stressé ou apaisé. Cela participe à une meilleure convalescence et à une moindre consommation de médicaments pour soulager la douleur. Cette écoute relève tout simplement d'une meilleure prise en charge globale du patient. Et d'un point de vue économique, cela réduit la durée d'hospitalisation. 

 Faut-il vaincre des réticences ?  

Bien sûr. Il faut être volontaire pour une anesthésie sous hypnose. Les craintes sont souvent les mêmes : la peur de sortir de la transe et de ressentir la douleur. 

Cette technique est-elle souvent utilisée ?  

Nous la proposons pour des interventions de courte durée, inférieure à 30 minutes, et d'intensité douloureuse moyenne. La majorité des interventions sont réalisées en gynécologie, notamment pour les ponctions d'ovocytes. Les ORL s'y intéressent peu à peu. Et l'hypnose pourrait aussi se développer pour les fibroscopies et les coloscopies.    


Laurence ADJADJ
Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le Mardi 26 Janvier 2016 à 10:59 | Lu 1198 fois modifié le Dimanche 8 Octobre 2017

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