Hypnose & Médias Novembre 2019



Comment les mots aident à soulager les maux… Laurence Piquard pour Actusoins

La communication fait partie du quotidien des soignants : informer, expliquer, éduquer… Elle peut aussi être thérapeutique. Les soignants doivent apprendre à soigner leur communication pour mieux soigner les patients ! Comment transformer une simple relation soignant-soigné en un outil thérapeutique majeur ? Décryptage et exemples.

Au cours de leurs études, les soignants reçoivent quelques cours théoriques sur des notions basiques de communication, sur la relation soigné, sur l’écoute et l’empathie, sur la relation d’aide… mais ne disposent pas d’outils pratiques à utiliser dans leur quotidien.

Aujourd’hui, les connaissances au niveau des sciences psycho-sociales et des neurosciences (études scientifiques du fonctionnement du cerveau) ainsi que les connaissances plus approfondies des effets de l’hypnose sur le cerveau permettent d’affirmer que notre communication peut et doit changer.
Sensibiliser tous les acteurs de santé, du brancardier au médecin, à la communication thérapeutique permet d’ouvrir une nouvelle porte. Il s’agit de prendre conscience que tout message doit être formulé avec des mots positifs et sous forme affirmative. Remplacer certains mots par d’autres permet, études à l’appui :

- de diminuer le niveau d’anxiété du patient et favoriser son adhésion aux soins,
- d’améliorer la relation soignant-soigné et la qualité des soins,
- d’avoir un impact positif sur la réhabilitation du patient,
- d’augmenter la satisfaction des soignants et de diminuer le risque de burn out.


Le poids des mots
Prenons l’exemple de mots souvent utilisés et empruntés au langage militaire : « Combattre la maladie, livrer bataille, déclarer la guerre et vaincre le cancer grâce à un arsenal thérapeutique ou à des thérapies ciblées, lutter contre la douleur et les infections nosocomiales, ces invasions bactériennes de plus en plus résistantes… ». Ils ont une connotation guerrière, lourde et pesante.
Les mots, au cœur du langage, permettent de nous exprimer et ont le pouvoir de nous rendre triste, joyeux, nostalgiques, voire colériques. Les mots nous apaisent, nous enveloppent, nous motivent, ils transpercent nos émotions.

Ils ont un vrai impact sur nos comportements, nos émotions et notre façon de percevoir les évènements. Par exemple, « je suis incapable de… » : cette expression signifie que la personne « n’a pas la capacité de… » et qu’elle est convaincue, inconsciemment, qu’il est inutile d’envisager une quelconque solution. A l’inverse, en remplaçant le mot « incapable » par « c’est difficile », notre esprit ne verra plus une incapacité à agir mais un challenge, un obstacle à surmonter et commencera à chercher des solutions pour surmonter cet évènement.
Au quotidien, nos pensées et nos émotions induisent des réponses physiologiques qui influencent notre état de bien-être ou de mal être. Certains mots répétés en boucle (je suis nul, j’ai encore raté, c’est la poisse…) nous maintiennent dans des émotions négatives engendrant à long terme de l’anxiété et un stress chronique. Prendre conscience que les mots influencent nos pensées et nos émotions est la première étape pour diminuer les réponses du corps non désirées comme le stress.


Notions importantes autour de la communication
Définition:
Communiquer, c’est mettre en commun, faire part à…, transmettre, se mettre en relation avec…
Communiquer avec bienveillance et empathie est la base de la relation soignant-soigné. Cela permet d’accompagner, de faciliter, de faire accepter les soins et de motiver le patient à évoluer vers un mieux-être.

"Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez comprendre, ce que vous voulez comprendre, ce que vous comprenez... Il y a au moins neuf possibilités de ne pas s'entendre. " Bernard Weber, écrivain.


Transat Jacques Vabre. L’hypnose au service des skippers. Sport - Redon.maville.com

Plusieurs skippers du pôle Finistère course au large ont bénéficié de séances d’hypnose dans le cadre de leur préparation. C’est notamment le cas de Samantha Davies.
"Tout ce qui est hypnose, ce n’est pas du tout mon truc." Sam Davies le reconnaît : la première fois qu’elle est allée à la rencontre d’Arnaud Kergroach, elle partait avec un petit a priori négatif. Mais l’infirmier anesthésiste du Centre hospitalier de Quimper, invité à Port-la-Forêt par le pôle Finistère course au large, a très vite su convaincre la navigatrice. "Je suis allée l’écouter en me disant que c’était n’importe quoi, et la façon dont il l’a présenté, scientifique, dans un contexte médical, avec la preuve que ça marche, que ce n’est pas du magique, là je me suis dit que ça pouvait être intéressant."


Comme la native de Portsmouth, plusieurs skippers du pôle n’étaient pas forcément convaincus par l’idée de se lancer. "Ce sont souvent des gens très pointus en termes techniques, et qui aiment comprendre les choses. Or, l’hypnose, on est vraiment dans le domaine de l’impalpable. Bizarrement, ce sont souvent les gens qui sont le plus dans une posture de résistance pour qui ça marche le mieux", sourit Arnaud Kergroach.

Recréer un état de bien-être

Ce fut le cas avec Sam Davies, avec qui il a travaillé plusieurs séances. Si l’aspect mental est, de son propre aveu, son point fort, l’hypnose est apparue comme un petit plus dans certaines situations, même si "c’est dur à chiffrer". "J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de choses plus fluides sur le bateau grâce à ces séances", analyse-t-elle à quelques jours du départ de la Transat Jacques Vabre, sur Initiatives-Coeur.


Concrètement, Arnaud Kergroach travaille surtout en amont avec les skippers. Sur la gestion du sommeil mais aussi du stress. "Je vais connecter le navigateur ou la navigatrice sur une émotion plutôt utile, qui va l’aider à se dépasser, et mettre en place un ancrage. Le navigateur ne va pas pouvoir déclencher l’émotion à volonté, mais va pouvoir recréer l’ancrage." Sur son bateau, grâce à l’auto-hypnose, et parfois à l’aide d’enregistrements de la voix d’Arnaud Kergroach, le skipper va pouvoir, le temps de 10, 15 minutes, se replonger dans "un état de bien-être".

"Bien trier les priorités"

Sam Davies pense plutôt pratiquer l’auto-hypnose l’an prochain, pendant le Vendée Globe, quand elle sera seule sur le bateau. Mais pour le moment, les séances avec Arnaud Kergroach ont révélé une certaine utilité. "Pour moi, c’est plus un outil rapide qui sert pour la gestion de données en très peu de temps, détaille-t-elle. Il faut prendre beaucoup de décisions qui ont des implications assez lourdes, pour la sécurité ou la performance, et je pense que ça aide à bien trier les priorités. On a beaucoup de stress lié à notre course, aux conditions, aux dangers. Il y a des choses sur lesquelles on peut agir, et d’autres sur lesquels on n’a pas du tout la main. Ça ne sert à rien de gâcher de l’énergie pour quelque chose qu’on ne peut pas changer. Je suis plus sereine de ce côté-là, sur le bateau, je gère mieux les choses importantes."

À terre, Arnaud Kergroach, qui confesse avoir le mal de mer, réfléchit à de nouvelles utilisations de l’hypnose pour les skippers. "La question fondamentale, ce n’est pas qu’ils rentrent facilement dans un état d’hypnose, mais plutôt qu’ils le fassent en sécurité. Il y a eu quelques petites mises au point. C’est encore en rodage, je m’adapte à la psychologie de chacun." La préparation mentale n’en sera que plus complète.


Amaxophobie : comment surmonter la peur de conduire ? : Femme Actuelle Le MAG

D’où provient l’amaxophobie ?

L’origine de la peur de conduire varie selon les personnes et leur histoire personnelle. Le psychologue Boris Charpentier nous explique : " Il s’agit d’une phobie très répandue, dont on ne peut pas isoler avec certitude les causes exactes. Cependant, certains facteurs semblent jouer un rôle plus ou moins important. Il peut s'agir de cas d’événements traumatiques ou de l’apprentissage sur modèle "
Plusieurs types de traumatismes peuvent avoir un lien avec la phobie de conduire : " Un accident peut constituer un grand choc. Il va augmenter la probabilité de développer une amaxophobie. Ce n’est pas forcément un accident violent, l'important est la façon dont on va le vivre. Chacun peut être exposé à un même événement et le ressentir avec une intensité différente. Le simple récit d’un accident vécu par un membre de sa famille ou un proche peut suffire à créer un traumatisme et générer une peur intense de conduire. "
Et cela peut se transmettre d'une génération à une autre. À force de voir l'un de ses parents paniqué à l’idée de conduire, l'enfant peut identifier la voiture comme un objet dangereux. " Recevoir des mises en garde systématiques de la part de ses parents en présence de voitures peut amener l'individu à développer une phobie. "

Les différentes causes de l’amaxophobie sont donc compliquées à identifier. Après des années de conduite, elle peut apparaître chez certains sujets. " Les réactions anxieuses se développent par un processus de conditionnement classique et se maintiennent ensuite par un conditionnement opérant. Comme si un objet ou une situation initialement neutre était associée à une réaction d’angoisse. Ensuite, un comportement d’évitement fait vivre la phobie et empêche l’extinction de cette association. "

Amaxophobie : comment la surmonter ?

Pour le psychologue Boris Charpentier, deux solutions s’offrent aux phobiques de la conduite. La thérapie Eye Movement Desentisitizaion and Reprocessing (EMDR) ou une thérapie comportementale et cognitive (TCC).
Une thérapie EMDR est basée sur les mouvements oculaires, le patient suit des yeux les mouvements de doigts du professionnel en face de lui. Il existe également des stimulus auditifs ou tactiles. " Lorsqu’un événement traumatisant est à l’origine de la phobie, la méthode EMDR est la thérapie de prédilection. Elle permet de traiter avec efficacité les traumatismes passés et les déclencheurs du présent qui viennent réactiver la charge émotionnelle du traumatisme. Cette méthode peut sembler étonnante, mais elle est recommandée par l’OMS. Son taux d’efficacité est extrêmement élevé entre 70 et 90 %. Trois séances sont souvent efficaces pour un traumatisme simple. "

Les thérapies comportementales vont aider le patient à canaliser et à maîtriser sa peur. 10 à 15 semaines peuvent parfois suffire pour guérir un phobique. Mais tout dépend du patient, du degré de gravité de la phobie et de la comorbidité. " Dans la plupart des cas, une TCC permet d’aborder les choses efficacement. Elle se concentre sur les pensées automatiques et dysfonctionnelles qui sont à l’origine des émotions négatives. Identifier les biais cognitifs à l’origine de ces pensées automatiques irrationnelles en lien avec la conduite permettra ensuite de les modifier. Ensuite, on expose graduellement la personne aux stimulus qui déclenchent la peur. Le but est de lui enseigner des techniques de relaxation pour apprendre à la contrôler. "

Peur de conduire : quels sont les degrés de gravité ?

Selon le psychologue Boris Charpentier, l’amaxophobie se lie souvent avec d’autres phobies comme l’agoraphobie ou la claustrophobie. " L’agoraphobie se définit comme la peur de se retrouver dans des endroits, des situations desquelles on imagine qu’il est difficile de s’échapper ou d’être secouru en cas d’attaque de panique et de perte de contrôle ". Concernant la claustrophobie, la personne redoute les espaces clos comme l’intérieur d’une voiture.

Boris Charpentier désigne un autre indicateur pouvant déclencher la peur de conduire : “ On note souvent une anxiété de performance, la personne doute de ses propres compétences à gérer certaines situations. Elle redoute également le regard des autres en cas de difficultés ou d’erreurs. "
Grâce à une thérapie et beaucoup de travail sur soi-même, l’amaxophobie a de grandes chances de disparaître. Existe t-il un risque pour qu’elle revienne gâcher la vie du patient ? Pour Boris Charpentier, cette menace est infime : " Tout dépend des cas, mais après une thérapie il y a peu de danger que la phobie revienne. "


Hypnose et Méditation.... Une formation exceptionnelle

Hypnose et Méditation Pleine Conscience: points communs et divergences. Dr Michaël SAADA, Psychiatre.
2 Décembre 2019 - Marseille

L’hypnose et la méditation ont depuis plusieurs siècles fait chemin à part.

Depuis plusieurs années maintenant, ces deux pratiques psychothérapeutiques ont trouvé un terrain de discussion et de partage. Peut-être même pour certains ne représentent-elles finalement qu’une seule et même pratique.

A distance de toute tentative de récupération par ce que l’on a appelé « la 3ème vague des TCC » ces méthodes proposent un simple et fondamental changement de relation au Monde.

La qualité de la présence représente probablement la question principale au cœur de ces exercices. Nous verrons ainsi au cours de cette journée de formation, les points communs et les divergences de ces psychothérapies ainsi que leurs horizons philosophiques.

Laurence ADJADJ
Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le Dimanche 24 Novembre 2019 à 23:53 | Lu 927 fois modifié le Lundi 25 Novembre 2019

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