Hypnose & Médias Juin 2016



Crédit photo Le Parisien
Crédit photo Le Parisien

A l’hôpital Trousseau, ambiance zen au bloc opératoire - Le Parisien

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris organise la 3e édition de ses portes ouvertes vendredi et samedi. A cette occasion, nous vous proposons de découvrir en avant-première des lieux, activités ou innovations qui y seront présentées. Aujourd’hui, Trousseau, ses nouveaux blocs pédiatriques et ses alternatives à l’anesthésie.
 
Lorsqu’ils ouvrent les yeux, encore un peu sonnés, encore emmaillotés sous les draps de bloc opératoire, ils voient d’abord du bleu. Puis une banderole pastel finement dessinée qui leur souhaite un « bon réveil ». Ces tons clairs choisis pour habiller la salle de réveil du nouveau bloc opératoire pédiatrique de l’hôpital Armand-Trousseau (XIIe) ne doivent rien au hasard. Pas plus que les murs ronds et la fresque animalière de la salle d’arrivée, le vert pomme des couloirs et surtout la « salle zen », espace central totalement innovant créé au cœur même du bloc, comme un sas de préparation entre les six salles d’opération équipées « high-tech ».
 
Trois semaines à peine après l’ouverture du nouveau bloc pédiatrique, entièrement reconstruit, restructuré et hissé d’un étage, les équipes trouvent leur marque avec un zeste de légèreté inédit. « Le plus novateur, en fait, c’est l’ambiance », sourit le Pr Isabelle Constant, chef du service d’anesthésie-réanimation. « L’accueil de l’enfant au bloc est très important. Pour le concevoir, nous avons cherché l’enfant qui est en nous. »
 
L’hypnose pour les enfants
Plus qu’un décor, il fallait « une atmosphère », un peu ludique mais pas trop, des couleurs vives mais pas agressives. Beaucoup de technologie et, plus encore, la possibilité de valoriser et développer ce qui fait la réputation de Trousseau : ses méthodes innovantes d’anesthésie et de prévention de la douleur de l’enfant, de l’hypnose au visiocasque 3D pour distraire les jeunes patients.
 
C’est la vocation de la fameuse salle spontanément baptisée « salle zen », à l’éclairage modulable, avec musique relaxante et alcôve dédiée à l’hypnose. Selon le Pr Constant, cette salle « n’existe nulle part ailleurs ». Elle va permettre de « mettre en œuvre toutes les techniques, quelle que soit la méthode d’anesthésie choisie, en essayant de transformer une étape assez anxiogène en moment le plus serein possible. »
 
A Trousseau, en 15 ans, l’hypnose est notamment devenue une pratique courante, à laquelle se sont formés plusieurs médecins anesthésistes et de nombreux infirmiers. « Le grand avantage de l’hypnose ou du casque 3D, c’est qu’ils permettent d’éviter des anesthésies générales, autrefois nécessaires parce qu’un enfant ne maîtrise pas comme un adulte ses émotions lors d’un acte chirurgical », souligne la médecin. « Aujourd’hui, c’est devenu systématique par exemple en orthopédie pour des fractures. Et les parents sont de plus en plus demandeurs, au regard des risques jamais anodins de l’anesthésie. »
 
Découverte des nouveaux blocs opératoires, des méthodes innovantes de la « salle zen » et de la prise en charge de la douleur, samedi à 14 heures, 15 heures et 15 h 45, au 26, avenue du Docteur-Arnold-Netter (XIIe). M° Bel-Air.

Crédit photo L'écho
Crédit photo L'écho

Guingamp. Hôpital de Guingamp : « J'ai été opérée sous hypnose » « Article « L'Echo de l'Armor et de l'Argoat

Au centre hospitalier de Guingamp, on pratique l'hypnose, une méthode qui permet « d'amener le patient ailleurs ».
Au centre hospitalier de Guingamp, on pratique l’hypnose ; une méthode qui permet « d’amener le patient ailleurs » durant les opérations. L’établissement a ouvert ses portes à notre rédaction.
 
Au bloc opératoire de l’hôpital de Guingamp, c’est un bouillonnement permanent. Les téléphones sonnent. Les portes automatiques s’ouvrent et se ferment sans cesse. Les personnels se croisent et échangent des consignes, des sourires. Quelques traits d’humour, aussi, pour se détendre avant un nouveau moment de concentration. Les brancardiers vont et viennent. C’est l’effervescence.
 
Mais dans l’une des salles d’opération, toute cette vie à cent à l’heure, normalement bruyante, se réduit à des gestes lents. A des murmures. A quelques chuchotements et au langage des signes. Dans cette pièce, une patiente subit une cimentoplastie sous hypnose (injection de ciment au niveau d’une vertèbre). C’est le Dr Daumas, chirurgien orthopédiste, qui opère. Un acte qui nécessite une extrême précision, à proximité de la colonne vertébrale.
 
S’il n’y a pas un bruit dans la pièce, ce n’est pas uniquement pour que le chirurgien puisse se concentrer sur son intervention. C’est aussi pour que rien ne vienne perturber le processus d’hypnose entamé auprès de la patiente. Des tiroirs qui claquent, un plastique durement froissé, quelques phrases prononcées trop fort, des mouvements trop brusques risqueraient de perturber le travail de toute une équipe. La musique irlandaise diffusée dans la pièce ne dérange pas la patiente, au contraire elle la rassure. C’est elle qui l’a choisie, l’un de ses groupes préférés. Le patient replonge dans ses souvenirs
Sophie Dupont, infirmière anesthésiste formée à l’hypnose (lire ci-dessous), se tient assise en bout de la table d’opération. Sa tête est avancée contre celle de la patiente, allongée sur le ventre. Sophie lui demande de lui parler de bons souvenirs. La jeune retraitée évoque le jardin, les cassis, les figues, les mirabelles. Elle pense à son chat aussi, à la nature, aux feuillages verts. Elle évoque également un voyage au bout du monde qui l’a beaucoup marquée. Toutes ces confidences proviennent d’une simple question : « Si vous n’étiez pas ici, où aimeriez-vous être ? » Tout est si intime, qu’on voit juste les lèvres des deux femmes bouger. On perçoit à peine le son de leurs voix, couvert par le ronronnement, pourtant très léger, des appareils électriques.
Dans un état de conscience modifié 
Même si l’on croit percevoir des signes d’endormissement, la patiente gardera toujours un oeil ouvert durant l’opération. Elle est « dans un état de conscience modifié », à tel point qu’elle aura parfois du mal à parler.
 
Pendant ce temps le chirurgien s’affaire à son oeuvre, ses outils enfoncés avec une précision d’horloger dans le dos de la patiente. Il contrôle régulièrement l’avancement de son travail grâce aux radios, qui apparaissent sur les écrans lumineux qui l’entourent. Tout se déroule très bien. Un pouce levé entre l’infirmière anesthésiste et le docteur, le confirme.
 
Après 45 minutes, l’opération est terminée. La lumière, tamisée en cours d’opération pour une meilleure lecture des écrans, va retrouver son intensité. Sur le brancard qui reconduit la patiente à sa chambre, les deux femmes échangent une dernière parole : elles reparlent du bon goût des des fraises du jardin de madame, qui ont été le fil conducteur de toute l’intervention sous hypnose…
 
Les chirurgiens apprécient
Le Dr Daumas, qui exerce également à Saint-Brieuc, reconnaît qu’il apprécie opérer un patient placé sous hypnose, expliquant notamment que « l’ambiance feutrée et calme de la salle d’opération, c’est agréable pour le patient mais aussi pour l’ensemble de l’équipe ». Son confrère gynécologue-obstétricien, Dorin Ionesco, insiste sur le « respect mutuel » qui existe entre les différents corps de métiers impliqués. « Le chirurgien doit savoir attendre s’il y a une réaction du patient. Nous devons aussi adapter nos façons de faire, comme par exemple ne pas mettre des produits froids sur la peau et toujours avoir des gestes doux. »

Crédit photo Notre temps
Crédit photo Notre temps

L'hypnose, ce n'est pas que du spectacle! - Santé - Notre Temps

Intervention chirurgicale, addiction, stress... Le plan physique qu’au niveau psychique.
 
Très pratiquée par les grands psychiatres et neurologues de la fin du XIXe siècle, l’hypnose avait pourtant fini par disparaître de l’horizon médical.
 
En juin 2015, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a publié un rapport sur son efficacité dans plusieurs domaines: les troubles psychiques, digestifs, les addictions, la chirurgie, la douleur... Le point sur ses principaux bénéfices avec le Dr Jean-Marc Benhaiem, praticien hospitalier en centres de la douleur à Paris, et le Dr Dominique Mendy, anesthésiste à Angoulême.
 
• Contre les douleurs chroniques
 
Devant l’échec des médicaments pour traiter céphalées, troubles des terminaisons nerveuses, mal de dos..., des médecins ont recours à l’hypnose.
Comment ça se passe? Le praticien invite, par exemple, la personne à s’imaginer avec des gens qu’elle aime, à se sentir bien. Elle secrète moins d’adrénaline mais plus d’endorphine et de dopamine qui soulagent. Elle se décentre aussi d’une sensation négative obsessionnelle. Un homme qui consultait pour des céphalées de tension rapportait, à la 2e séance, qu’il supportait mieux ses migraines et devenait plus patient avec ses enfants. Il avait établi un lien entre son exigence excessive à leur égard et ses douleurs.
Les bénéfices: L’hypnoanalgésie n’agit pas ici comme un médicament, mais modifie le contexte global, permettant de changer le rapport à la douleur pour qu’elle soit moins invalidante. La prise de médicaments peut ensuite diminuer.
 
• En cas d’intervention chirurgicale
 
Stress avant une intervention chirurgicale et une anesthésie? Pas envie d’être groggy par trop de sédatifs? L’hypnosédation offre une alternative, mais aussi pour faire face à des douleurs aiguës, notamment en cas de soins dentaires.
Comment ça se passe? Il faut en parler à l’anesthésiste lors de la consultation préalable obligatoire. Si celui-ci pratique l’hypnose, il peut proposer un test pour voir si le patient répond bien. Le jour J, deux possibilités se présentent.
 
L’hypnose aide le patient à se détendre, puis les sédatifs classiques sont injectés pour une intervention conséquente. Ou bien il s’agit d’une chirurgie de surface, et l’hypnose peut remplacer les anesthésiants mais, bien sûr, les produits restent prêts pour une injection immédiate en cas de besoin. Une technique comparable est utilisée pour des soins dentaires, sauf que la personne pratique seule l’auto-hypnose à laquelle elle aura été préparée par suggestion et formée en séance préalable.
Les bénéfices: Les interventions sous hypnose sont toujours mieux vécues. La technique facilite le réveil et permet aussi de mieux gérer les douleurs post-opératoires. Il n’est pas rare que les patients se passent d’antalgiques ensuite.

• Contre les troubles digestifs
 
Douleurs au ventre, ballonnements, constipation ou diarrhées caractérisent le syndrome du colon irritable, de plus en plus traité par l’hypnose.
 
Comment ça se passe? La méthode consiste à tisser un lien avec la personne et à l’inviter à entrer en contact avec la douleur abdominale. Un jour, il a été proposé à une dame de choisir entre expulser ce qui la faisait souffrir (par l’opération), ou vivre avec. Il lui a ensuite été demandé si elle "expulsait" ses enfants et petits-enfants quand ils lui causaient des soucis. Non! a-t-elle dit. Sous hypnose, elle a alors vécu des situations d’accueil et, par analogie, elle a réussi à gérer son problème sans se faire opérer.
 
Les bénéfices: Le rapport de l’Inserm a confirmé que "des séances régulières d’hypnothérapie limitent les symptômes digestifs". Les troubles sont plus facilement tolérés et des interventions chirurgicales prévues sont parfois rediscutées.
 
• Contre l’anxiété, le stress et les phobies
 
L’angoisse prend des formes propres à chacun. Elle résulte parfois d’une blessure ancienne, d’un traumatisme ou d’une situation présente difficile pouvant entraîner phobies, irritabilité ou troubles du sommeil par sur-réaction face au réel.
 
Comment ça se passe? Le but est de ré-accorder le patient avec la réalité. Face à la peur des transports, par exemple, il est possible de demander à la personne si un sac ou un fauteuil peut avoir peur. La réponse est bien évidemment non. 

Crédit photo 24 heures
Crédit photo 24 heures

La généraliste qui hypnotise ses patients - 24 heures

Simone Schlegel-Christen, établie en cabinet à Savigny, utilise cet outil pour soulager une partie de sa patientèle.
 
En poussant la porte du cabinet de la doctoresse Simone Schlegel-Christen, à Savigny, une douce odeur d’orange amère vient titiller le nez du visiteur. Les lieux sont lumineux et calmes, à l’image de la quinquagénaire qui nous accueille. Elle a la voix posée, le regard intense, le débit de paroles agréable. Son bureau, placé contre une fenêtre, ne fait pas barrage entre elle et le patient.
Accessible, à l’écoute, c’est ainsi que ce médecin, qui utilise l’hypnose avec ses patients depuis une vingtaine d’années déjà, se présente. Hypnose, un terme qui fait encore peur, associé à de la magie noire, voire de la manipulation. Pourtant, depuis plusieurs années, l’hypnose est entrée dans les hôpitaux. Le CHUV l’emploie notamment avec les grands brûlés. Cet outil est toutefois moins répandu chez les généralistes.
«L’hypnose a toujours senti le soufre! Aujourd’hui, la donne a changé et plusieurs confrères m’envoient des patients»
Lorsqu’elle a commencé à pratiquer l’hypnose, Simone Schlegel-Christen le faisait pratiquement en douce. «A l’époque, les quelques généralistes qui l’utilisaient étaient regardés de travers par les autres médecins. L’hypnose a toujours senti le soufre! Aujourd’hui, la donne a changé et plusieurs confrères m’envoient des patients.» Et pour cause: «Environ 60% de la patientèle qui consulte un généraliste souffre de problèmes psychosomatiques ou psychosociaux. Mais la formation de généraliste est principalement axée sur la pose de diagnostic et sur le traitement. J’ai compris que j’avais besoin d’un autre outil pour aider mes patients.»
Réveiller les six sens
A la fin des années 1990, elle commence par suivre un week-end de formation qui lui ouvre les yeux sur l’utilité d’une telle technique (lire ci-contre) . «Grâce à l’hypnose, je ne suis plus en train d’appliquer une théorie préétablie, mais je guide mon patient vers le soulagement. Je l’aide à mieux communiquer avec son corps. Le but d’une transe est de réveiller les cinq sens du patient ainsi que le sixième, celui de l’intuition. Un sens dont nous sommes trop souvent déconnectés.»
Simone Schlegel-Christen utilise l’hypnose avec environ 30% de ses patients, que ce soit pour calmer l’anxiété, venir à bout du tabagisme, gérer les douleurs chroniques, résoudre les problèmes d’énurésie des enfants, entre autres. «Cette technique s’intéresse aux symptômes des patients sans chercher absolument à les enlever. Les douleurs chroniques d’une personne ne vont pas disparaître d’un coup après une transe, mais elles vont devenir plus supportables.»
Motivation indispensable
La doctoresse insiste sur la motivation de la personne qui vient consulter. Rien ne sert de tenter une transe avec quelqu’un qui consulterait poussé par les recommandations d’un médecin «qui ne sait plus quoi faire». «Plusieurs patients s’attendent à ce que le changement provienne de l’extérieur, alors que l’hypnose va puiser dans les ressources internes de la personne.» Un processus qui aboutit souvent à des changements d’habitudes.
Aux oubliettes les mires hypnotiques qui tournoient ou le célèbre «Aie confiance» entonné par le serpent du Livre de la jungle… Une séance d’hypnose à Savigny débute sur un simple fauteuil. Le patient se concentre sur son souffle, puis cherche les parties de son corps qui ne sont pas confortables. Il décrit ce qui l’incommode, lui donne une forme, une couleur. Simone Schlegel-Christen cale son débit de paroles sur le rythme de souffle du patient. Elle lui demande ensuite de chercher une zone de son corps qui est «neutre». L’hypnotisé focalise alors son attention sur des sensations agréables, relayant au second plan celles qui le sont moins. Le choix des mots utilisés pour guider la transe, l’intonation, le non-verbal sont très importants. Sans oublier la confiance entre hypnotiseur et hypnotisé. «Le soulagement est parfois immédiat», conclut Simone Schlegel-Christen.

L'autohypnose : un nouveau remède contre la douleur

L'autohypnose : un nouveau remède contre la douleur
Mis à jour le 13/06/2016 | 17:53 , publié le 13/06/2016 | 16:06
Le sourire retrouvé, Michèle Fanelli s'est remise au jardinage dans sa maison de Bourgogne. Un plaisir qu'elle ne pouvait plus se permettre à cause d'une hernie discale douloureuse. "J'avais des brûlures dans le dos, des douleurs et des lancements comme des coups d'aiguille", explique Michèle. Pour calmer la douleur, elle a tout essayé, piqûre et même morphine, jusqu'au jour, où elle a découvert l'autophypnose.
 
Entrer en contact avec l'inconscient
 
Une fois installée pour sa séance d'autohypnose, elle se concentre sur un point fixe. Petit à petit, ses yeux se ferment et sa respiration est plus régulière. Son corps s'abandonne. Elle ne dort pas, mais voyage dans un endroit qu'elle choisit et où elle se sent bien. Le principe ? Dans le cerveau, il y a le conscient et l'inconscient. La démarche est d'entrer en contact avec l'inconscient pour le déprogrammer. Au bout de quelques minutes, elle est de retour. L'autohypnose, elle l'a apprise avec son médecin, spécialiste du mal de dos et aussi chirurgien. L'apprentissage se fait en deux ou trois séances. Il suffit ensuite de s'entraîner quotidiennement.

Laurence ADJADJ
Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le Mercredi 29 Juin 2016 à 17:49 | Lu 634 fois modifié le Jeudi 30 Juin 2016

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